Vivre l'Esprit au lieu de penser à ce qu'on va consommer

02/01/2023 


Coluche avait dit:

"il suffirait que les gens n'achètent plus pour que ça ne se vende pas". 

C'est très simple et ça marche. Si nous avions des vertus de sagesse, nous aimerions l'essentiel beaucoup plus que l'abondance de choses inutiles. Or les humains sont des suiveurs d'hommes: on leur dit que pour être, il faut avoir; on leur dit qu'il faut remplir le temps et l'espace avec ce qu'ils peuvent trouver sur le marché. Ils ne sont jamais satisfaits car le vide revient. On esquive le vide. Le vide fait peur. Alors il faut sans cesse le combler avec des objets futiles. 

Quant à l'essentiel vital ? Il est très secondaire ! Survivre grâce à un peu de nourriture que l'on cultive dans nos jardins ou des champs communs, être ensemble et non pas isolé, mourir en dignité et non dans l'abandon, être éduqué à la nature et à la sagesse, se contenter d'un toit simple pour ne pas avoir froid, célébrer la vie, contempler, aimer, avoir aussi du temps pour soi en dehors des temps partagés, ... Cette vie bien plus naturelle a été mise aux toilettes. 

On lui préfère la vie artificielle. 

On s'entoure d'objets. C'est peut-être plus facile. Alors ces objets nous possèdent: nous sommes des drogués. 


En ce 2 janvier 2023, je reçois déjà des pétitions en ligne. L'une somme à l'industrie Ferrero d'arrêter d'utiliser de l'huile de palme et de la remplacer par des huiles biologiques. Débat éthique. On veut être logique. Mais voici une solution encore plus logique et radicale: arrêtez de consommer ces produits ! Tout le bien que ces chocolats sucrés vous font, c'est vous engraisser et carrier vos dents. 

Une autre pétition concerne les publicités audiovisuelles. Elles sont trop récurrentes, elles gâchent votre petit plaisir de soirée télé, voire de journée télé. Voici la solution logique et radicale: arrêtez de vous droguer le cerveau avec ces écrans. Nous le savons, la télévision n'est qu'un divertissement qui hypnotise les esprits. Elle nous plonge dans le fleuve de l'oubli. C'est aussi le rôle de l'alcoolisme. 

La conséquence est de taille: on perd de l'énergie physique et mentale, la réflexion et l'esprit critique manquent de tonus, ils s'appauvrissent. Par conséquent, on ne parvient plus à avoir la force de nager à contre-courant, pour ainsi dire, le temps de sortir des flots. Ainsi se laisse-t-on emporter par le courant. C'est la foule. 

Alors l'esprit vif et pétillant est écrasé. Il s'est laissé abrutir. 

Résultat: les humains de la société dite moderne se critiquent les uns les autres. D'après les conversations de comptoir, on est virtuellement plus intelligent que son prochain. Idem pour les marionnettes qui jouent à faire de la politique, se font remarquer et se donnent tant d'importance. 

Et dire que beaucoup se laissent impressionner et manipuler par ce cirque... 


Se battre pour que l'éducation et la sagesse soient réintégrées à l'école ? Non, il faudrait de l'énergie, de la foi, de l'intégrité, de la force d'âme, de la conviction, de l'honnêteté pure et entière. 

Se battre pour que les ambitieux cessent de ravager les forêts ? Qui peut s'en occuper... 

Se battre pour que plus jamais les personnes âgées ne meurent abandonnées, seules ou dans des institutions, mais qu'elles bénéficient d'un sens de la famille concret, ça va être difficile... 

Vivre dans le partage des terres ? Non, "je veux tout pour moi" disait l'autre. Pendant que quelques-uns ont des hectares pour se promener et de grands bâtiments inoccupés en plus de leur demeure, ou bien des résidences vides la plupart du temps, d'autres humains sont privés d'une vie saine, condamnés à être entassés dans des studios de 15 m2. 

Les personnes chanceuses sont souvent fières et hautaines. Elles ont cependant de belles paroles pour exprimer leur pitié envers la plèbe. Peut-être même qu'elles verseront un petit sous à une ou deux associations. Il faut bien que l'on mette des pansements sur les blessures des pauvres petits. Et les blessures continueront d'exister et de saigner, alors il faudra encore des pansements. 

Mais pas touch' au patrimoine de ceux qui possèdent la terre. 

C'est la loi du libéralisme: si tu as les moyens, sers-toi et fais ce que tu veux. 

Même chose pour ceux et celles qui adoptent des animaux et les traitent comme de vils objets. Idem pour ceux qui ne méritent pas de faire des enfants. 


Il serait temps de mettre un stop à cette liberté absolue et chaotique. Il serait temps de mettre en place des règles en s'inspirant de la sagesse transcendantale. Il est temps que l'humain arrête de se prendre pour la finalité ou le centre de l'Univers. 


Les puissants et orgueilleux ont le droit de tout prendre. Ils achètent la Terre, bientôt la lune. What's next? 


La disparité est trop grande. 

Nous sommes forcés de vivre cette philosophie du "je veux je veux" destructeur d'environnement et de personnes, cette idéologie du "chacun pour soi et sauve qui peut", d'où la nécessité de créations associatives pour la solidarité servant à appliquer des pansements. 


Ici-bas, nous vivons sans règles, sans limites, et surtout, sans honneur. 

Il n'y a que des lois pour essayer de réguler un peu le chaos humain, de protéger les victimes. Et encore que, à ce propos, les lois sont relatives selon votre position sociale et économique. J'en suis venue à me demander si, vu certains comportements, des individus "de la haute" ou de la "tradition du privilège" étaient au-dessus de la loi, comme s'ils étaient des intouchables. 

Si tel était le cas, ils traiteraient mal leurs concitoyens, à volonté. Ce serait une grande honte pour la nation. Alors si vous êtes petits, soyez malins pour que la justice s'applique, sans faille, sans relativisme. 


Notre mode de vie industriel, artificiel et consumériste écrase notre énergie originelle, cette vie puissante et pétillante, digne de la source vitale originelle. Elle nous manque. Si les petits enfants l'ont encore, l'entourage s'empressera de la leur enlever par l'interdiction subtile des dons naturels. 

En majorité les Homo sapiens sont des suiveurs. Ils ne sont pas encouragés à écouter leur désir intérieur et naturel. On copie les désirs des autres car c'est plus raisonnable. 


Avec le temps, il semble que nous soyons presque tous fatigués mais forts quand il s'agit de s'efforcer de plaire en se poussant pour avoir une vie. Avoir une vie, c'est acquérir des choses et des gens. C'est s'entourer sans jamais savoir qui l'on est. Catherine de Sienne disait que l'approfondissement de la connaissance de soi menait à connaître Dieu. 

Ici-bas, on n'a pas le temps de prendre ce temps. On dit qu'il faut courir aux quêtes multiples, pour pouvoir prouver qu'on est quelqu'un... 


Et si nous n'avions rien à prouver ? 


Contentons-nous de vivre, juste pour vivre et pour aimer. 



La solution à tous nos maux ? 

Nous souffrons de superficialité, de vanité, de manque d'amour, d'intéressement (calcul du gain), de névrose, de perversité, de quête de reconnaissance (dans les relations et dans les réseaux sociaux virtuels). 


La seule solution que je vois est l'apprentissage de la simplicité et de l'humilité. Cette dernière ne fait pas partie du programme éducatif. Encore moins dans la génération "enfant roi enfant gâté". Tout ce qu'on connaît, ce sont les formules de fausse modestie mais pas l'humilité. 

L'humilité est un exercice de réduction de l'ego et de ses vouloirs capricieux. 

L'exercice de l'humilité est un exercice peu confortable. Il s'agit d'abord de cesser de se penser au centre du monde, de cesser de vouloir, de cesser de se battre au nom des vouloirs de quelqu'un contre les vouloirs de quelqu'un d'autre. Il s'agit de mener des examens de conscience tous les jours, de manière à être conforme à la vérité, même celle qui ne plaît pas. 

Et c'est plus vaste que cela. L'humilité est induite par le seul et bon instructeur, le paraclet, l'Esprit transcendental. 


Je voulais rêver d'un monde meilleur, d'un monde où je me sente chez moi. 

Les vanités d'orgueil selon la philosophie "j'ai donc je suis" ne me plaît guerre car elle comporte quelque chose de méchant et diabolique dans le fond. 

Il me plaît de vivre simplement pour la vie, dans l'harmonie de Dieu, l'amour, le partage, la contemplation, l'étude du cosmos et des mouvements de la vie dans son ensemble. 


"Vanités des vanités, tout est vanité... (Ecclésiaste 1:2) 

sauf l'essentiel qui m'est soufflé par l'Esprit vivant de Dieu. 


Basilique Sainte Anne d'Auray Décembre 2022







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