L'origine de l'Univers dans un trou noir - Lettre Juillet 2023


Le texte que je présente ci-dessous est issu d'une conversation avec un ami qui aborde l'idée d'un Univers créé par un dieu à l'origine du big bang.

Il est très appréciable d'avoir de telles amitiés qui me bousculent parfois, me poussent à de plus profondes réflexions sur les articulations de la vie.

De telles pointures intellectuelles me poussent toujours à chercher une plus grande rigueur intellectuelle. Celle-ci est la même chose que l'honnêteté. L'honnêteté intellectuelle demande de véritables efforts, à commencer par celui de démanteler les illusions dont nous sommes facilement porteurs, nous les humains. Car nous cultivons parfois l'image de celui qui sait, cela avant même d'avoir cherché. L'opinion est facile, elle est un emprunt d'orgueil assez reposant par son raccourci, alors que la recherche étudie et questionne, rendant compte de ce qu’on ne sait pas et qu’on voudrait connaître par une curiosité qui ne vise que la beauté. Au fur et à mesure qu'on pense avoir une réponse, de nouvelles questions s'enchaînent.

Le chercheur apprend à douter de ce qu'il voit, ou plutôt de ce qu'il "croit qu'il voit". Il se méfie même de ses biais de pensée.

J'ai le goût de la recherche, j'ai le goût du vrai. Et j’avoue que l’exercice de l’honnêteté intellectuelle n’est pas facile. J'ai voulu briser toute image de moi-même, quoique je reste prudente sur la tendance humaine qui est aussi mienne. Je cherche, je doute, parce que j'aime ce qui est vrai. La quête du vrai n'est pas reposante, certes, mais elle émane d'une beauté intrinsèque à la vie que je contemple.


D'où vient la vie ? Quelle est sa raison d'être ? Que nous dit-elle depuis sa simplicité ? Et son paradoxe ! Nos études sont bel et bien enchevêtrées dans la complexité du réel. Il me semble tout de même que la source primordiale de toutes choses, sans la nommer ni la formaliser, est l'incarnation de la simplicité reposante et belle. D'où ma contemplation et mon vif intérêt pour la vie dans son ensemble, de l'infiniment grand à l'infiniment petit.

En pragmatique, il est vrai, je n'y gagne rien. La pragmatique est une action adaptée à une situation à partir d'un besoin par la solution la plus pratique, c'est-à-dire au plus simple, au plus proche des paramètres réels. Il y a une histoire de rentabilité dans une certaine mesure.

Si l'on regarde la pragmatique comme un commerce de rentabilité, je perds peut-être mon temps puisque je ne gagne rien. Cependant je gagne en lucidité grâce à la recherche. Mais mon instinct naturel me pousse à continuer à être toujours plus moi-même jusqu'au bout et au-delà, quitte à être incomprise bien souvent. Et c'est sur cette affaire que j'y gagne énormément ! Avoir le courage de nager à contre-courant apporte le développement d'une force que je n'aurais pas eue autrement. Et la vie mérite d'être vécue en vérité plutôt qu'avec de petits arrangements rentables.

De plus, la nécessité pour moi de comprendre et connaître le réel et ses articulations est fondamentale. Or nous savons que la nécessité engendre l'évolution. Par exemple, vous n'êtes pas né scientifique et vous le devenez parce que vous fabriquez votre cerveau en fonction de votre besoin, grâce à vos résolutions obstinées. Il y a peut-être des facteurs génétiques, cependant la force de nos croyances et de nos déterminations fabriquent notre cerveau. Le fonctionnement de la neuroplasticité est désormais bien connu.

Rien n'est fixe (sauf les adhésions dogmatiques malheureusement).

Je me suis donc efforcée de "m'outiller" pour assimiler des notions scientifiques et mathématiques par la nécessité de chercher et de trouver. Me voilà obstinée. L'origine de l'Univers à portée de main...

J’apprends, je cherche, je me forme. Le cerveau s’adapte, à condition de s'obstiner.

Bien qu’il soit probable que ma recherche n’ait rien de rentable, elle ne sera pas vaine. Ne serait-ce que pour le plaisir activé dans le système de récompense présent dans le cortex préfrontal du cerveau (j'en blague un peu).

Le plaisir de partager avec d'autres chercheurs. Peut-être l'opportunité d'alimenter la réflexion de quelqu'un d'autre. Et vice versa.

Quoi qu'il en soit, ma vie passionnée m’inspire à produire divers écrits, lesquels sont préservés dans le petit coffre nommé "héritage".
Le don précieux de la qualité du mouvement de la vie en nous, c'est un héritage de passation à prendre au sérieux, même si l'on fait bien de ne pas se prendre trop au sérieux dans la vie. Laisser quelque chose derrière soi, c'est une poursuite tout à fait humaine, voire animale. Vive la Nature !
Mes sempiternelles études, mes analyses, ma contemplation, c'est au moins la preuve que je suis vivante !

Voici à présent ma pensée sur l'origine de l'Univers. Il se peut qu'elle tienne debout, pour ainsi dire. Je suis en train de formuler une suite à ce texte qui prédit l’origine de l’Univers dans un trou noir. Car il faut ensuite pouvoir établir le lien avec les équations relativistes et le champ gravitationnel d’Einstein.


Ce texte est rédigé à partir du message que j'avais écrit à mon ami, une pointure des mathématiques et de l’ingénierie...

J’ai apporté une plus grande clarté à mes propos en révisant le texte.

Si je mourrais ce soir ou demain, je considérerais que ceci est l'héritage que je laisse à ceux et celles qui restent encore un peu dans cet espace-temps que nous connaissons (d'un point de vue partiel, soyons honnêtes). Je trouve triste qu’une personne s’en aille sans avoir dit qui elle était ou ce qu’elle avait dans le cœur.

Si nous avons un peu de sagesse, nous devons toujours nous souvenir que le temps de vie est un emprunt et que nous devrions nous appliquer à faire, à penser, à parler, en fonction de ce que nous trouvons de plus important et élevé dans nos cœurs. C'est là le bien précieux, et c'est l'héritage de notre passage sur Terre. Cela dit, cet exercice de sagesse requiert un effort constant.
Pour ma part, j’essaie de m’appliquer mais il est clair que je ne suis pas une sage. Et je ne pense pas le devenir. Au moins de temps en temps, ce sera déjà bien.

Tout dans la vie compte. 


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Le texte…




Cher frère,

Ainsi je partage avec toi une petite réflexion à propos de ce sujet passionnant qui était en discussion : l'origine de l’Univers et Dieu.

Ensuite je te parlerai de l'objet de ma recherche : l'origine de l'Univers dans un trou noir.

L'existence de Dieu doit être considérée comme un postulat sans fondement d'un point de vue scientifique. Dieu se réduit donc à une hypothèse. Le chercheur essaie de partir de zéro, sans croyances prédéterminées orientant d'avance le résultat avant même d'avoir véritablement cherché. Comme tu l'as dit, notre compréhension d'Homo sapiens est limitée, ce qui signifie aussi que notre conception d'un démiurge est limitée voire archaïque. Je me projette : dans 1000 ans, les mentalités auront changé, les spirituels (peut-être même les chrétiens, s'ils existent encore) diront de la religion d'aujourd'hui qu'elle était erronée sur quelques aspects dogmatiques, comme nous-mêmes le disons à présent de la religion du Moyen-Âge. Autant être déjà dans 1000 ans.

Alors le chercheur peut se demander s'il y a une espèce de supra-conscience, quelle est véritablement la nature de Sa présence ou bien Sa façon d'être présente; le chercheur questionne Son essence. Puis le chercheur s'interroge sur les interventions divines. L'Être que les cultures humaines appellent Dieu intervient-il dans les affaires humaines ? Einstein disait que non. Ce qui est du domaine de Dieu n'est pas dans les affaires humaines.

Néanmoins je sens personnellement que tout participe à la vie divine à une certaine mesure. Mais le qualificatif "divin" est connoté d'idées, donc on peut aussi bien le considérer comme inutile.

Je reviens à la question : existe-t-il un Dieu qui intervient ? En pragmatique, on peut constater nos vies quotidiennes et les malheurs des plus maltraités. Ceux-là diront que leurs chapelets sont comme des formules magiques un peu enfantines qui n'ont jamais attiré les faveurs des dieux. Autant perdre leur foi ou bien faire une grande révision de leurs croyances. Et je m'inclus dans les personnes qui n'hésitent pas à faire des révisions selon les suggestions de la vie pragmatique. La vie est simple. Je me fie à ce qui fonctionne.

J'essaie de limiter autant que possible les croyances magiques et l'obscurantisme (ça laisse un vide pendant quelques jours, le temps de m'adapter à la vie naturelle) et je poursuis ma quête de compréhension du Réel. Le Réel me semble assez passionnant pour être suffisant. Le "surnaturel" semble plutôt inclus au Réel, sauf qu'on ne comprend pas grand-chose, et c'est pourquoi le vide laissé par l'incompréhension est comblé par divers objets, par exemple des doctrines du surnaturel, un ailleurs de compensation voulu par les humains ayant besoin de certitudes. D’autres exemples assez répandus sur la compensation de l’incompréhension sont les opinions illusoires, les idéologies d’emprunt, une identification à un personnage. Et que sais-je encore.

À mon avis, le surnaturel est dans la vie, c'est le petit "plus" subtile qui ajoute de la saveur à la vie et la rend profonde jusque dans l'infini.

On admet que Dieu fait partie du réel.

En même temps, je prends gare aux échappatoires et au fantasme d'une toute-puissance humaine projetée sur une entité. On peut toutefois voir l’utilité d’une entité toute-puissante et autoritaire par le moralisme régulateur de comportements qui lui est associé…

Peut-être est-il plus sage de vivre une amitié profonde avec le Vivant que l'on ne nomme pas, lequel on n'enferme pas dans une image. C'est déjà là une spiritualité. Et c'est peut-être un appel du Dieu intérieur après tout. Si le Divin nous est intérieur, ce n'est pas à la façon d'un vase contenant une intelligence étrangère et illimitée. Il semblerait plus probable que Dieu soit la vie, tout simplement, dans un Réel complexe dont l'union est cependant simple. L'union est cet ordre divin, pour ainsi dire, qui n'est que beauté harmonieuse. C'est la Beauté sublime que nous oublions souvent de regarder, comme nos yeux sont voilés par d'autres préoccupations.

L'absence de contact avec le Sublime pourrait rendre la vie si plate que des gens se sont toujours posées en autorités pour offrir des au-delà à l'image des projections humaines. Depuis bien des millénaires, des croyances archaïques ont tracé une ligne encore poursuivie en ce siècle. Les religions via lesquelles il faut faire quelque chose en échange des faveurs de Jupiter. Et l'empire romain créa la religion d'État... par stratégie politique (prémices avec l'empereur Constantin, et décret de Théodose Ier en 392). Aujourd'hui encore, le cordon ombilical de la Rome impériale est alimenté, conservé, au prix de la Raison. Car ils continuent de dire qu'il faut une "foi de charbonnier" pour ne pas risquer les flammes de l'enfer. S'ils le pouvaient, ils feraient cette "justice" encore sur terre en brûlant les Giordano Bruno de notre époque, au moins par une condamnation morale qui exclut les chercheurs. Il en résulte que ces derniers sont forcés à vivre leur quête en électrons libres.

Néanmoins, pour ma part, Jésus reste présent à mon esprit, pour sa sagesse et sa qualité de vie transcendantale, laquelle je ressens davantage par un instinct vital que par des explications biaisées, compliquées et pompeuses, au regard des doctrines très intellectuelles.

Les évangiles ne sont pas complètement fidèles au vrai Jésus, comme la Rome impériale y a mis sa patte, mais l'Esprit y circule largement. Il ne semble pas indiquer la création d'une religion structurée voire totalitaire où des hommes conduisent les consciences comme s'ils étaient élus par une autorité surnaturelle moralisant les petits du peuples. Encore un dieu fait à l'image de l'homme !

Heureusement, tout n'est pas mauvais dans les religions mais le Beau et le Vrai sont autre chose que la religion des hommes. Le Beau-Vrai est ici, maintenant et partout.
Je dirais aussi que l'intelligence transcendantale nous inspire et fait de nous des êtres plus respectueux et contemplatifs de la vie, plus généreux, plus conscients, moins attachés à des réussites personnelles, plus allégés des choses vaines. Encore une fois, la religion n'y fait pas grand-chose. Ça dépendrait plutôt de chaque personne.

Puis je pense au souci de faire la volonté de Dieu, selon l’expression religieuse. De quoi parle-t-on ? Voici ce que j'en pense. 1) le but de la vie est simplement de vivre, en harmonie avec le réel ; 2) Dieu n'étant pas une entité externe toute-puissante qui nous manipule ou arrange nos problèmes, faire la "volonté de Dieu" c'est faire la volonté de notre conscience éclairée, via un temps de discernement, lequel peut être aidée par des sagesses supérieures. Celle de Jésus en est une, elle libère l'équilibre propre à l'Esprit de vie, force vitale pure. On peut dire que c'est dans la « volonté de Dieu » de faire jaillir l'union, l'ordre, la vérité, l'amour, la douce paix.

Je reviens sur l'étude du Réel. Tu sais que j'aime aller me promener dans les questionnements à la fois cosmologique et ontologique.

On émet l'hypothèse d'un Dieu qui est, sans début ni fin. On dit que Dieu est un absolu sans valeur temporelle. Puisque chez l'absolu, le temps n'est pas, l'absolu est a-causal. Il ne devient pas une autre finalité que lui-même. Ainsi on ne peut pas le soumettre à une pensée qui aurait pris un temps, même minime, laquelle déciderait de créer un univers. Chez l'absolu, il n'y a ni avant ni après.

Certaines personnes admettent l'hypothèse d'un Dieu évolutif, à vrai dire. Je pourrais éventuellement réfléchir à cette possibilité. Peut-être y a-t-il plusieurs niveaux de conscience qu'on appelle "Dieu" ou "divinité" ou encore "plan supérieur de conscience". Peut-être existe-t-il des "plans divins" évolutifs en fonction des mouvements ayant lieu dans l'ensemble du tout, puis le Dieu suprême, immuable, absolu. L'essence de la vie pure.
La science spirituelle de la Bhagavad-Gita est intéressante à propos des niveaux de conscience et d'un absolu ultime. Mais encore une fois, j'essaie de me détacher autant que possible de ce qui se dit dans les livres, même si je garde les idées sur un coin de la table.

Quoi qu'il en soit, l'absolu étant par définition un état ou un ordre que rien ne succède ni ne précède, le réel ne semble pas être créé à partir d'un principe a-causal mais logiquement causal donc matériel, c'est-à-dire de la substance propre à l'univers créant un autre univers. Donc pas de création à partir de rien.

J'ai fait appel au principe d'évolution. Les mouvements micro et macrophysiques s'organisent en fonction d'affinités et cherchent simplement la survivance, cela étant inscrit dans la nature même des particules-énergie. Il paraîtrait aussi que le réel complexe soit couplé à une conscience.

Je fais une petite digression sur la survivance. À notre échelle, nous observons que survivre, c'est apprendre à former et mettre en place des stratégies, au contact du hasard des phénomènes en interaction, toujours pour la pérennité de la vie. Or apprendre par adaptation aux situations dans le but de survivre, c'est être créatif. La nature se montre effectivement créative. Ainsi je rejoins Henri Bergson sur son "évolution créatrice" qui n'inclut pas de principe finaliste ou téléologique.
Même les systèmes stellaires ont une stratégie de survie. Les chercheurs parlent de matière noire à l'origine de la préservation des systèmes de sorte que l'expansion accélérée de l'Univers ne les désagrège pas.

Si l'on est tenté de croire en un début et une fin du cosmos, c'est parce qu'on naît et qu'on meurt, du moins sur un plan physique. Puis on constate un début et une fin à toute situation. Cependant, nous vivons plutôt dans un monde interdépendant en perpétuelle transformation. On peut donc imaginer qu'un univers se termine et forme une nouvelle création. J'ai bien l'impression qu'il n'y a ni début ni fin à la vie cosmique. Je réfléchis. Nous vivons avec le facteur temps et nous voyons la finitude en toute chose. Pourtant la vie ne meurt pas !

Nous pourrons aussi nous demander dans quelle mesure le temps existe. Je t'avais dit une fois qu’il est possible que le temps n'existe pas sauf quand on parle de mesures de mouvements à partir d'un référentiel.

Du Dieu-absolu, cette supraconscience qu'aucun nom ne pourrait qualifier (il est juste que dans la Torah, l'Esprit se présente comme "Je Suis Être" à Moïse), toute vie, toute structure, tout espace-temps dépend. Pour ma part, je Le pense comme un ordre harmonieux, une sorte de lumière du domaine de la conscience-énergie pure. La doctrine chrétienne dit que cette conscience-énergie est l'amour. Ce n'est pas faux mais ce n'est pas tout à fait juste. L'amour a une connotation trop humaine pour qualifier d'amour l'Être de l'absolu qui sous-tend toute vie dans l'univers ou les univers. C'est comme si l'on prétendait faire descendre à notre niveau limité une entité illimitée et tout autre que nous-mêmes. Nous ne pouvons qu'avoir des intuitions, des moments de lucidité, parfois extraordinaires, cependant humains! Lever un petit bout de voile serait déjà une grande joie.


Je te parle à présent de l'origine de l'Univers et du big bang.

Je l'ai dit, j'ai du mal à concevoir un cosmos façonné par un principe causal qui est lui-même a-causal. L'espace-temps peut-il être produit par un creuset d'énergie soudainement créé à partir de rien et explosant voilà 13,8 milliards d'années ? Je pense qu'il est probable que l'Univers ou du moins la vie cosmique n'ait ni début ni fin. Au cas où notre univers ne serait pas le seul, je distingue le grand cosmos de cet univers.

Si l'on veut concevoir la seule hypothèse d'une Création à partir de rien, c'est certainement parce que nos esprits sont orientés par le mythe de la Création, d'Adam et d'Ève. Beau poème à valeur symbolique rédigé par des auteurs, mais ce n'est pas la vérité.

Il semble que le Cosmos, œuvre vivante et dynamique, projection d'un possible Artiste, soit marqué par le non-temps, conformément au champ de non-localité entrant en jeu, notamment dans l'intrication quantique de particules corrélées. Tout l'univers peut être corrélé à partir d'une intrication initiale. Cela n'empêche pas au temps d'être mesuré en termes de vitesses et de périodes.
Einstein a parlé des temps relatifs à leur champ gravitationnel d'après sa théorie de la relativité. On parle d'un espace-temps courbé selon la masse des corps.

Je dirais qu'il y aurait un paradoxe apparent : un ordre intemporel régissant l’espace des champs spatio-temporels. Autrement dit, tout champ gravitationnel repose éventuellement sur la base d’un non-temps.

Je me demande si cela rejoint la prédiction des antiparticules de Paul Dirac. La dimension du non-temps pourrait être l’anti-temps…
C'est un sujet à étudier.

Et si le Cosmos avait une ou plusieurs dimensions cachées ? Quel monde fantastique ! J'ai l'intuition que nous vivons dans un monde hyperconnecté.


Dans le cas où tout est Dieu, cela pourrait être plus simple : que ce soit Dieu ou l'Univers, il est. Il n'y a ni début ni fin. Si le raisonnement épistémologique cherche le plus simple selon le principe du rasoir d'Occam, on pourrait en rester là. Mais je voudrais éviter de me précipiter dans une conclusion simpliste. Restons prudents.

Cela dit, on pourrait commencer par considérer la loi de conservation du premier principe de la thermodynamique par lequel l'énergie ne se perd pas malgré des interactions et donc des transformations d'états chimiques. Ce principe indiquerait déjà un Cosmos sans début ni fin.

De toute façon, je ne vois pas comment l'Univers aurait pu venir d'un seul point de singularité que rien ne précède. L'énergie d'origine, même sans masse, doit venir de quelque part, certainement d'un autre univers.

Ainsi nous sommes tentés de nous demander si notre univers provient simplement d'un trou noir hyper massif.
C'est une hypothèse que j'ai à l'esprit depuis longtemps.

Je vais voir ce que disent les chercheurs à ce sujet.
Exemple :

Il y a divers scénarios du big bang et de l'évolution de l'Univers. Roger Penrose émet l'hypothèse d'un éternel recommencement, de la fin d'un univers à un nouvel univers, fatalement.

Ma question est : qu'est-ce qui empêche un univers de créer d’autres univers à partir de trous noirs gigantesques ?

Je l'ai dit, j'ai l'intuition d'un cosmos sans début ni fin. Ne serait-ce que par la loi de conservation de l'énergie. Il serait intéressant de voir s'il y a des ondes gravitationnelles dans le fond diffus cosmologique qui indiqueraient une force éjectée par un trou noir si éloigné qu'on n'en verrait pas les effets directs. Si ces ondes gravitationnelles existent, sont-elles de plus en plus éloignées ? (effet Doppler). Sont-elles à fréquence régulière ? Si oui, la source du big bang est encore en travail, autrement dit le fameux grand trou noir n'est pas encore mort : il enverrait de l'énergie noire peut-être.


Tout compte fait, on doute sérieusement d'un univers venu d'une explosion primordiale d'énergie appelée « big bang ». On pourrait admettre l'hypothèse d'un trou noir hyper massif à l'autre bout de l'Univers, éjectant pendant longtemps une énergie épurée de la masse des objets piégés dans cette puissante centrifugeuse déchirant de l'espace-temps venu d'ailleurs pour le réduire à néant, à l'exception d'une conservation d'énergie de masse nulle. Cette énergie sombre serait une sorte de plasma. 

Vu la puissance envoyée par ce Gargantua, la vitesse et la chaleur ont apporté la masse et donc la formation de particules. Les formes de l'énergie se sont diversifiées, donnant lieu à de nouveaux états, des particules primitives à la constitution des atomes, en même temps que les conditions de température sont devenues plus « gérables », pour ainsi dire, pour la stabilité des premiers éléments chimiques que sont les atomes légers comme l’hélium et l’hydrogène qui seraient nés dans les 380 000 ans après le big bang, d’après les normes d’aujourd’hui.

Où est-ce que l'énergie primordiale est envoyée, au fait ? Nulle part au préalable, vu que l'Univers est sa propre limite.

Au fait, j’émets une petite précision à propos de Gargantua. C'est une allusion au roman Gargantua de Rabelais publié en 1534. Tout y est très légendaire et disproportionné chez le personnage de Gargantua. C'est un engouffreur fantastique !
Le nom de Gargantua est repris dans le film Interstellar (2014) pour désigner le trou noir...

Récapitulons. La thermodynamique ayant été à des états extrêmes, l'énergie dense devint ensuite de plus en plus fragmentée et recombinée... Elle se refroidira légèrement, pouvant donc créer des agrégats complexes de plus en plus stables. Tout cela sans perdre l'intrication quantique connue dans le champ de la mécanique quantique depuis les travaux d'Einstein et ses collègues, et les expériences réussies d'Alain Aspect en 1980-1982 (états corrélés, champ de non-localité), d'où la réception de son prix Nobel en 2022.

Les lois et principes de l'Univers sont si finement réglés, disent certains scientifiques comme Trinh Xuan Thuan, qu'une intelligence est forcément derrière tout ça. S'il y avait eu une différence, même infime, dans les paramétrages, l'Univers n'aurait pas connu de durabilité en quelque système que ce soit.

Voici les propos de Trịnh Xuân Thuận :
"Ces constantes ont été réglées avec une précision vertigineuse pour permettre l'éclosion de la vie et l'apparition de la conscience. Si vous voulez une image, cette précision est de l'ordre de celle que devrait déployer un archer pour planter sa flèche dans une cible de 1cm2 placée à 15 milliards d'années-lumière."

et son essai Chaos et l'harmonie, 2000, Librairie Arthème Fayard)

C'est une idée sublime issue du principe anthropique. Faut-il cependant être soumis à une vision finaliste et téléologique ? Ou bien les énergies sont-elles demeurées en état de création, d'adaptation, de renouveau jusqu'à trouver cet équilibre si finement réglé ? Je ne saurais répondre avec quelque certitude que ce soit. Mais la question mérite d’être posée.

Quoi qu'il en soit, je m'émerveille devant la prouesse majestueuse d'une vie qui lutte des centaines de millions d'années pour produire des organismes. Ça paraît impossible mais vraie. Et beau surtout ! La vie est belle. Cruelle aussi. Elle se défend ! Les muguets par exemple ont développé le moyen de défendre leur intégrité en étant très toxiques. Les chats, les chiens et les enfants en font parfois l'expérience si l'on ne fait pas attention.

Bref, le miracle du Dieu-archer inspire parfois l'humain à croire que l'intention finale de l'Univers était l'Homo sapiens, conscience observatrice de la prouesse magnifique de l’Univers. L’Homo sapiens serait la panacée de la complexification très achevée de la matière-énergie-conscience. Là-dessus, je me permets d'émettre un sérieux doute...


Voilà mon avis. À moins de me tromper, la vie ne peut que créer la vie. Les paramètres si infimes dans les énergies sont déjà propres à l'évolution créatrice. L'existence de la conscience allait de soi, je suppose.

Je contemple la Beauté d'une vie qui se crée, s'arrange, s'adapte, depuis l'énergie des premiers temps de l'Univers où nous habitons. Ce bébé univers né d'un autre univers...  


On peut aussi soulever un questionnement philosophique : pourquoi ? Peut-être qu'il n'y aura jamais de réponse, surtout si la création est la seule chose possible dans la vie. C'est comme ça puis c'est tout, pourrait-on dire.
Par ailleurs, si nous parlons de création, il est probable que celle-ci ne s’arrête pas là où nous le croyons depuis notre point de vue. Peut-être y a-t-il des constructions d’organismes qui nous sont inconnus…


Quant à Gargantua ? Est-il encore vivant ? L'hypothétique trou noir à l'origine de notre univers n'a peut-être pas encore fini sa vie. Cela peut dépendre de la quantité de masse-énergie qu'il lui reste à "enfouir", du moins en quantité suffisante pour le faire tourner de façon à éjecter de l'autre côté du point de singularité où un espace-temps a été annihilé. Si c'est le cas, l'éloignement à vitesse exponentielle entre galaxies de notre univers pourrait s'expliquer par la poussée du puissant trou noir. Ce qu'on nomme "énergie noire" (ou énergie sombre) pourrait être le "recyclage" sorti du trou noir originel.

Quoi qu'il en soit, un univers venu d'un seul point de singularité que rien ne précède, ce n'est pas concevable d'après moi.
Un univers venu de rien ? ni masse ni temps ? Juste de l'énergie qui n'a jamais été corrélée à de la masse ? T = 0 ?
Voyons donc cela. Dans l'hypothèse du trou noir à l'origine, il se pourrait que ce soit de l'énergie pure qui fût envoyée de l'autre côté, créant un nouvel univers à partir d'énergie sans masse. Dans ce cas, il y a un point infime où T = 0.

Nous laissons en suspens également cette question. L'énergie noire (ou énergie sombre) est-elle un plasma primordial avec un champ de non-localité marqué par l'intrication quantique qui relierait tous les champs de l'Univers, entre systèmes galactiques, lesquels ont leur propre plasma (matière noire) garantissant leur conservation ? Dans ce cas, il y aurait une espèce de champ d’information responsable de l'équilibrage entre le mouvement déstabilisant de l'espace et la conservation interne de chaque système galactique ? Si l’énergie noire n’a aucune fonction, il se peut toutefois qu’un champ d’information sous-tende l’Univers. En tous les cas, comme les galaxies et amas s'éloignent à vitesse accélérée, aucun système ne tiendrait s'il n'y avait pas de conservation organisée... Ainsi on se doute de la présence d'une sorte de plasma.

Enfin, tout ceci est une réflexion, une rêvasserie. Je peux être tout à fait à côté de la plaque et n'avoir rien compris. Cela dit, cet univers fantastique m'inspire, me passionne.


La recherche en ce domaine nécessite beaucoup d'heures d'études en matière de science fondamentale, à commencer par les équations d'Einstein, lesquelles ne s'abordent pas en 5 minutes. Il faut comprendre des notions comme les fameuses transformations de Lorentz, les dérivées partielles, le tenseur de Ricci, les géométries non-euclidiennes, les référentiels galiléens, la variété riemannienne, le champ scalaire, les constantes, entre autres sujets de la cosmologie.

La consécration universitaire est nécessaire pour pouvoir prendre le temps de se spécialiser. 
Alors j'étudie à ma façon. Pour l’instant, je ne peux pas être sûre de parvenir à des résultats mais j’étudie quand j’ai du temps.


Tout cela est passionnant, comme bien des choses dans la vie. Il est très intéressant d'échanger, de réfléchir à plusieurs, pour avancer sur des théories et, éventuellement, une trouvaille.

Je pense aussi au problème des trous de vers (wormholes). C'est de la science exotique et donc séduisante pour les amateurs de science-fiction. Mais est-ce que les trous de vers existent ? sous quelles conditions ?

En attendant de nouveaux échanges ou de nouvelles avancées, je vais m'arrêter là pour aujourd'hui.

Peut-être vais-je rêver ce soir d'un Gargantua qui me parlera de son gigantesque appétit nécessitant un univers où l'on mange, où l'on éjecte et l'on recycle. L'économie est bonne, pas de gaspillage !

C'était la rêverie du soir en attendant la nuit.



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