À ma demande, les élèves ont rédigé une introduction et une conclusion de commentaire littéraire fondé sur les impressions de Diderot sur un tableau où sont représentées des ruines.
Voici ma rédaction personnelle en guise de correction.
Chers élèves, soyez bien attentifs, prenez le temps de bien comprendre mes propos et mes procédés.
J'ai délibérément développé la conclusion en longueur de sorte que vous ayez assez d'arguments s'articulant à partir de cette réponse conclusive (la réponse à la problématique lancée au départ).
Cet exercice est suffisamment complet pour savoir traiter un sujet de réflexion et l'exposer de manière organisée. Et surtout, ce thème savamment amené par Diderot mérite qu'on se penche dessus, quelle que soit notre situation, même en dehors du contexte scolaire.
(introduction)
Le texte étudié est le commentaire rédigé par Denis Diderot en réaction à une production artistique d'Hubert Robert. Denis Diderot est philosophe, romancier, écrivain prolifique connu notamment pour « L’Encyclopédie » qu'il a dirigée et publiée avec la participation d'auteurs majeurs du Siècle des Lumières (XVIIIème siècle).
Face au tableau, Diderot met en lumière l’impact des ruines sur sa conscience du temps. Quels sont donc les sentiments qu'il révèle en réaction aux ruines qu'il contemple ?
Pour répondre, nous nous pencherons d'abord sur les dimensions du temps qui soulèvent l'émotion chez le narrateur puis nous remarquerons la transition vers un détachement laissant une plus grande place à des relations apaisées, avec autrui comme avec lui-même, toujours à partir du symbole des ruines.
(Conclusion)
Le commentaire de Denis Diderot expose une réflexion personnelle face aux ruines représentées dans le tableau d’Hubert Robert. Les ruines constituent manifestement un symbole très intéressant puisqu'elles bouleversent la question existentielle de l'être. C'est un rapport ontologique central : entre l'être et le temps. Diderot réalise que le temps lui semble infini sur des dimensions bien plus grandes que sa dimension d'homme dont le temps est un bref clin d'œil, en comparaison avec les éléments géologiques auxquels il se réfère. Il confie son sentiment de petitesse. La finitude de son propre temps lui fait penser à ses propres ruines à venir. Une certaine angoisse de vie et de mort est ressentie. Voilà tout le sens de ses propos. Cela fait certainement écho chez tout être humain.
Les ruines nous apparaissent comme le symbole du temps qui passe et use les existences jusqu'à ce qu'elles soient réduites à des souvenirs, des vestiges. Mais c'est justement le lieu où l'on n'a plus rien à perdre ni à gagner, comme nous le révèle ensuite Diderot. C'est là un message important dans cette deuxième prise de conscience grâce à l'exercice de l'imagination. Le tableau suscite une sorte d'auto-analyse de la psyché. Si la vie est comme un champ de ruines où tout est déjà passé, on est libre, on n'a plus de raison de se battre et de se disputer, alors l'essentiel surgit avec sa tranquillité, et c'est pourquoi Diderot pense à une plus grande pureté et à une plus grande simplicité dans ses relations. Relations épurées avec autrui comme avec lui-même. En effet, - et c'est son mot de la fin, les ruines deviennent les siennes et elles lui offrent la grâce d'être en paix et en vérité avec lui-même, sans complexes ni jugements.
À travers sa contemplation du tableau des ruines, Diderot ne parle-t-il pas d'un sentiment universel ? Qui n'avouerait pas, dans son for intérieur, son besoin de vide, de silence, de détachement des stress sociétaux ? Ce sens de la contemplation des espaces infinis face à nos finitudes n'est-il pas souhaitable ? Devant l'océan, devant un cosmos qui a des dizaines de milliards d'années, sur une planète âgée de 4,6 milliards d'années, quelle conscience avons-nous de notre existence ?
Cette contemplation hors des temps, c'est peut-être là une clef de sagesse pour l'avenir de l'humanité...
https://histoireodyssee.com/hubert-robert-peintre-les-ruines/
https://www.etudes-litteraires.com/bac-francais/2023/commentaire-diderot
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